Favoriser l’inclusion en milieu ordinaire doit être une priorité, mais pas au détriment des efforts faits par le secteur médico-social.
On pourrait résumer ainsi la situation : une volonté politique nouvelle incarnée par Mme Cluzel, secrétaire d’État en charge des Personnes handicapées, de construire une société inclusive, soit proposant pour commencer d’intégrer de préférence et le plus longtemps possible l’enfant handicapé dans un milieu scolaire ordinaire, volonté louable d’une école inclusive mais qui se heurte aux inquiétudes du monde associatif « handicap » et du secteur médico-social quant à la pérennité des établissement existants et d’une possible réductions des subventions et des aides.
Face à une commission d’enquête de l’Assemblée Nationale, Mme Cluzel s’est voulue rassurante, insistant sur une collaboration étroite envisagée entre le secteur médico-social et l’École :
« Il n’est pas question de fermetures d’établissements mais bien d’ouverture sur leur environnement. Nous modifions la loi pour permettre aux professionnels du handicap de travailler avec les enseignants et les établissements scolaires. »
Elle a déclaré ne pas négliger les 60.000 enfants scolarisés dans le secteur médico-social , dont 45000 au niveau d’Unités d’Enseignement (UE) cogérées avec l’Education nationale. Elles sont destinées à des enfants, souvent handicapés mentaux, dont la scolarité demande une éducation adaptée à leur troubles spécifiques. Pour rappel, notre Association, l’APAR, gère une Ecole élémentaire spécialisée, et 3 Unités de type UE . De plus, trois Services d’Education et de Soins à Domicile (SESSAD) viennent apporter leur soutien aux élèves handicapés scolarisés.
Elle a également précisé travailler sur une structuration entre l’Agence Régionale de Santé (ARS) et l’Education Nationale, projet concrétisé dans la circulaire proposée en consultation ci-dessous, et qui dit, notamment :
La scolarisation effective des élèves en situation de handicap constitue un enjeu partagé des services du rectorat comme des [ARS] et doit faire l’objet d’une coopération étroite entre les services dans le cadre d’une gouvernance animée conjointement et associant l’ensemble des partenaires.
Néanmoins, les associations restent vigilantes : pour Pascale Ribes, de l’association APF France Handicap :
« […] la transition inclusive doit rester l’objectif, mais il ne faut pas la dévoyer pour faire des économies sur les aides à l’autonomie, qui se traduiraient par une moindre qualité de vie. On veut mettre tout le monde en milieu ordinaire, mais si c’est pour condamner les gens à rester enfermés chez eux, alors c’est le contraire de l’inclusion!«
La circulaire aux ARS
En amont de l’écriture d’un cahier des charges prévue pour la rentrée 2020, cette circulaire destinée aux ARS précise les conditions d’organisation de la préfiguration des équipes mobiles d’appui médico-social pour la scolarisation des enfants en situation de handicap, inspirée du fonctionnement des PCPE.